samedi, mai 27, 2006

L’IDÉAL DE PROFESSION!!!


Sans doute chacun d'entre nous nourrissons des idéaux qui nous portent et nous donnent l'impulsion pour aller de l'avant dans notre travail et nos projets. Des idéaux qui concernent le devenir de notre existence personnelle : d'ailleurs, « c’est la nature elle-même qui assigne à l’animal le champ d’activité où il doit se mouvoir, et il le parcourt paisiblement, sans chercher à s’en écarter, sans même en soupçonner d’autre. À l’homme aussi, la divinité a fixé un but général : ennoblir l’humanité et s’ennoblir lui-même. À lui de rechercher les moyens de l’atteindre, à lui de choisir dans la société la place la plus convenable d’où il peut s’élever au mieux, et élever la société avec lui.[1]»

« Certes, ce choix est un grand privilège, car il n’est pas laissé aux autres créatures; mais c’est en même temps un acte qui peut détruire toute sa vie, déjouer tous ses projets, et le rendre malheureux. Peser sérieusement ce choix, c’est donc, assurément, le premier devoir de l’adolescent au début de sa carrière, s’il ne veut point abandonner au hasard ses affaires les plus importantes. Chacun d’entre nous a devant ses yeux un but qui lui paraît grand, à lui tout au moins; et qui l’est en vérité, lorsque c’est la conviction profonde, la voix la plus intime du cœur qui le dit : car la divinité ne laisse jamais le mortel tout à fait sans guide; elle parle à voix basse, mais assurée.

Or, cette voix est facilement assourdie; ce que nous avons pris pour de l’enthousiasme peut être le fruit d’un instant, que l’instant d’après va peut-être anéantir. Notre imagination s’enflamme peut-être, nos sentiments s’émeuvent, des illusions voltigent devant nos yeux et nous nous élançons vers le but avec ardeur, que la divinité, pensons-nous, nous a désigné; mais ce que nous avions passionnément étreint sur notre poitrine nous rebute aussitôt, et toute notre existence s’en trouve anéantie.[2] »

Il nous faut donc examiner sérieusement si une profession nous enthousiasme réellement, si une voix intérieure l’approuve, (comme le daïmon de Socrate[3]) ou bien si l’enthousiasme n’est qu’erreur, si ce que nous avions pris pour un appel de la divinité n’a été que tromperie. Mais comment parvenir à la vérité, sinon en remontant aux sources mêmes de notre enthousiasme?

Peut-être que notre « idéal futur » ne fut qu’enthousiasme « du moment » ou « vaine chimère » qui ne se réalisera point, car nous n’avons pas assez soigneusement pesé toutes les implications et tous fardeaux que cela exige nécessairement et véritablement; nous ne l’avons vu que de loin, et les lointains sont trompeurs... Nous ne l’avons malheureusement pas disséqué et n’avons pas vu tous les angles et perspectives possibles que contient notre idéal du futur! Et qui pourra nous venir en aide et nous conseiller? Nos parents, qui ont déjà parcouru le chemin de la vie et éprouvé les rigueurs du destin, notre cœur les appelle. Même notre propre raison ne saurait être ici la conseillère; car ni l’expérience ni l’observation approfondie ne lui prêtent appui, alors que le sentiment nous trompe et que l’imagination nous aveugle de notre future carrière qui est mise sur un piédestal!!! Et si, ayant examiné, la tête froide, les charges et les devoirs de notre future carrière, nous l’aimons encore et que persiste le feu de notre vocation, plus rien ne s’oppose à ce que nous l’assumions pleinement. L’enthousiasme et la précipitation ne peuvent plus nous ébranler et nous égarer. Bien sûr qu’il y a des obstacles dans la vie et des circonstances qui nous font défaut - comme notre corps, notre tempérament, notre discipline, notre volonté, etc. alors si vous ne pouvez pas vaincre l’obstacle pour réaliser votre idéal de carrière future – il vous faudra consacrer tout votre talent et toute votre énergie à changer de direction. Nous subissons tous des échecs et éprouvons des regrets. Ce qui compte, c’est ce que nous en faisons. Personne ne peut être le meilleur. Mais si vous donnez le maximum, ou bien vous éliminez l’obstacle ou bien vous trouvez une autre solution.

Et, pour finir, celui qui se prononce pour un état qu’il tient en haute estime tremblera de s’en rendre indigne. Il agira donc noblement, car noble sera sa position future dans la société. L’idée maîtresse qui doit nous guider et régir dans le choix d’une profession, c’est le bien de l’humanité et notre perfectionnement. On aurait tort de croire que ces deux intérêts s’opposent nécessairement, que l’un doive fatalement ruiner l’autre : l’humaine nature est ainsi faite que c’est seulement en oeuvrant pour le bien et la perfection du monde qui l’entoure que l’homme peut atteindre sa propre perfection. En bref : « travailler d’arrache-pied et y mettre tout son cœur, voilà le véritable secret de la réussite alors ne renoncez jamais aux buts que vous vous êtes fixés, car le temps se chargera du reste…[4]»



[1] KARL MARX, in Philosophie, éd. Et trad. Maximilien Rubel et al., Paris, Gallimard-Folio, 1994. p.11.
[2] Ibid: p. 12.
[3] C’est une sorte de «voix intérieur» à laquelle il est impératif d’obéir!
[4] Pour prendre connaissance d’une réflexion philosophique sur le choix d’une profession à venir, voyez « méditation d’un adolescent devant le choix d’une profession » de Karl Marx dans ses écrits de jeunesse ou de KARL MARX, in Philosophie, éd. Et trad. Maximilien Rubel et al., Paris, Gallimard-Folio, 1994.

jeudi, mai 18, 2006

L'AMOUR DU DESTIN (L'AMOR FATI)


La première question n'est nullement de savoir si nous sommes satisfaits de nous-mêmes, mais s'il y a quelque chose de quoi nous soyons satisfaits. En admettant que nous disions «oui» à un seul moment, nous avons par là dit «oui» non seulement à nous-mêmes, mais à l'existence tout entière. Car rien n'est isolé, ni en nous-mêmes, ni dans les choses : et, si notre âme a frémi de bonheur et résonné comme les cordes d'une lyre, ne fût-ce qu'une seule fois, toutes les éternités étaient nécessaires pour provoquer ce seul événement, et, dans ce seul moment de notre affirmation, toute éternité était approuvée, délivrée, justifiée et affirmée! FRIEDRICH Nietzsche
tiré de «La Volonté de Puissance» - Essai d'une transmutaiton de toutes les valeurs chap. 478 de la p. 506 Trad. d'HENRI ALBERT du LIVRE DE POCHE des CLASSIQUES DE LA PHILOSOPHIE.

COMMENCER À VIVRE

En regardant vivre le monde, je me demande si c'est moi qui suis ralentie ou si ce sont les autres qui souffrent de surexcitation chronique. Qu'est-ce qu'on cherche? Où va-t-on? Il faut toujours être le meilleur, le plus riche. J'ai souvent envie de dire: "Du calme, arrêtons-nous et pensons un peu".
Quand je regarde les émissions de divertissement à la télévision, je pense qu'il y aurait peut-être moyen de s'amuser sans tant s'exciter.On ne peut plus jouer pour jouer, il y a de la compétition en tout: dans le jeu, le sport, à l'école, au travail. Il faut toujours se surpasser, dépasser les autres. Quand prendrons-nous le temps de souffler, de vivre, de nous parler, de nous aimer et de rire ensemble?
Les jeunes peuvent communiquer facilement tout autour du monde mais ne savent plus parler avec leurs proches. Que de parents s'ennuient depuis l'arrivée d'Internet! Les enfants sont si habitués d'avoir près d'eux quelqu'un pour animer leurs jeux que, dès qu'ils se retrouvent seuls, ils sont désemparés, ne savent plus quoi faire et s'ennuient. Ils n'apprendront pas à contempler, dans le sens de regarder attentivement les choses, la nature et les êtres. Je pense qu'on les prive d'une source de bonheur intense et durable. Voilà, c'est notre réalité, d'aujourd'hui. Sans blâmer personne, on peut tout de même se rendre compte qu'on se laisse guider par la cote d'écoute, la popularité, par l'argent, en somme, au lieu de penser à l'éducation qui serait d'apprendre aux enfants que l'équilibre est un gage d'une vie saine et heureuse. Autrefois, on nous proposait comme modèles seulement ceux qui étaient avancés en spiritualité. Aujourd'hui, tout nous pousse à imiter celui qui a le corps le mieux développé ou qui est le meilleur dans les sports, ou le plus intelligent, ou le plus habile, de sorte que celui qui fait du sport raisonnablement, travaille avec mesure, s'occupe de sa vie intérieure, prend le temps de vivre, celui qui mène une vie équilibrée en somme, est considéré comme un incompétent ou un retardé. Probablement que ça reviendra quand les tout-petits d'aujourd'hui seront devenus adultes et réaliseront qu'après un grand succès comme après une grande épreuve, on se retrouve toujours seul et que c'est en dedans de nous qu'il faut trouver la force et la lumière pour continuer. Alors seulement ils commenceront à vivre[1].

[1] un texte de Suzanne Légaré publié dans le courrier des lecteurs du journal Le Soleil, le 30 août 1999. Un coeur simple et beau, qui parle vrai et qui m'a touché également!

mercredi, mai 10, 2006

LES QUATRE NOBLES VÉRITÉS

En bref : « Voici, ô moines, la vérité mystique [litt. : la noble vérité] sur la douleur : la naissance est douleur, la maladie est douleur, la mort est douleur, l’union avec ce qu’on déteste est douleur, la séparation d’avec ce qu’on aime est douleur, l’impuissance à obtenir ce que l’on désire est douleur. En résumé, les cinq agrégats d’appropriation sont douleur.
Voici encore, ô moines, la vérité mystique sur l’origine de la douleur : c’est la soif qui conduit de naissance en naissance, accompagnée de jouissance et d’attraction, qui cherche satisfaction ici et là : soif des plaisirs des sens, soif de l’existence, soif du devenir et soif du non-devenir.
Voici encore, ô moines, la vérité mystique sur la suppression de la douleur : c’est l’arrêt complet de cette soif, la non-attraction, le renoncement, la délivrance, le détachement.
Voici encore, ô moines, la vérité mystique sur le chemin qui conduit à l’arrêt de la douleur : c’est le chemin mystique à huit membres qui s’appelle vue juste, intention juste, parole juste, action juste, mode de vie juste, effort juste, vigilance ardente et juste, et juste samâdhi.
Telle est la vérité mystique sur la douleur. Ainsi, ô moines, toutes les choses jusqu’alors inconnues, mes yeux se sont ouverts, et apparurent connaissance, sapience, science et lumière.
[1]»
[1] MAHÂVAGGA, 1.6.19 et sqq., trad. Par Lilian Silburn, Aux sources du bouddhisme, p.37.

vendredi, mai 05, 2006

L' EXISTENCE selon les SAGES...



« Mon action est mon seul bien, mon action est mon héritage. »

« Chaque individu doit être une lumière pour lui-même! »
Bouddha

Ne demeure pas dans le passé, ne rêve pas du futur, concentre ton esprit sur le moment présent. Bouddha
ÉPICTÈTE (vers 50-125 après J.-C.)
«Souviens-toi que tu es acteur d'un drame que l'auteur veut tel: court, s'il le veut court; long, s'il le veut long; si c'est un rôle de mendiant qu'il veut pour toi, même celui-là joue-le avec talent; de même si c'est un rôle de boiteux, de magistrat, de simple particulier. Car ton affaire, c'est de jouer correctement le personnage qui t'a été confié; quant à le choisir, c'est celle d'un autre.»Manuel (publié par Arrien) [§ XVII, trad. J. Pépin, in Les Stoïciens, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, p. 1116]

jeudi, mai 04, 2006

RELIGION et CROYANCES

Dieu n'est pas un tout qu'on partage.
Bossuet, Discours sur l'histoire universelle.
Il est un Dieu, Les herbes de la vallée et les cèdres du Liban le bénissent, l'insecte bruit ses louanges, et l'éléphants le salue au lever du soleil; les oiseaux chantent dans le feuillage, le vent le murmure dans les forêts, la foudre tonne sa puissance, et l'Océan déclare son immensité; l'homme seul a dit ; il n'y a point de Dieu.
Chateaubriand, Essai sur les révolutions.
" Si les triangles faisaient un dieu, ils lui donneraient 3 côtés".
Montesquieu
"Il n'appartient qu'à l'honnête homme d'être athée".
Diderot
"Dieu est Mort"
Nietzsche
"C'est le coeur qui sent Dieu, et non la raison."
Pascal, Pensées.
"Le vrai Dieu, le Dieu fort, c'est le Dieu des idées."
Alfred de Vigny, Les Destinées.
"L'univers m'embarrase, et je ne puis songer
Que cette horloge existe et n'ai pas d'horloger."
Voltaire, Poésie
Si Dieu n'existait pas, il faudrait l'inventer.
Voltaire, Épitres.
"Il faut lutter contre la peur qui crée les dieux."
LÉNINE
On a la religion de sa nourrice.
MONTAIGNE
"L'homme crée Dieu à son image."
FEUERBACH
LA RELIGION EST L'OPIUM DU PEUPLE
KARL MARX
"Dieu est la raison de ceux qui n'en n'ont pas".
RENAN